Les infections au VPH sont rarement détectées
Les virus du papillome humain (VPH) font partie des infections sexuellement transmissibles les plus courantes et représentent le premier facteur de risque pour le cancer du col de l’utérus. Par chance, les préservatifs et le vaccin constituent une protection efficace contre les virus les plus dangereux.
Le nom plutôt complexe de papillomavirus humain englobe toute une série de virus, qui sont transmis dans la plupart des cas lors de rapports sexuels. Dans les faits, 70 à 80% des personnes actives sexuellement sont infectées par le VPH au cours de leur vie.
Deux tiers des infections sont asymptomatiques; les personnes touchées ne se rendent donc compte de rien. Certains types de virus, comme le type 6 ou 11, causent des verrues génitales, visibles ou non, chez l’homme comme chez la femme. D’autres, comme le type 16 ou 18, peuvent survivre dans des cellules infectées pendant des mois, voire des années. Une infection non détectée à un type dangereux peut entraîner un précancer, puis un cancer.
Aucune femme n’est à l’abri du cancer du col de l’utérus
Ces dernières années, quelque 250 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus et environ 5000 précancers ont été diagnostiqués annuellement dans notre pays. L’Office fédéral de la santé publique indique que ce cancer est, en termes de fréquence, le cinquième cancer chez les femmes entre 20 et 49 ans.
Aucune femme n’est donc à l’abri de cette maladie. Le premier facteur de risque est une infection avec une variante dangereuse du VPH. Cependant, le tabagisme, les relations sexuelles à un très jeune âge avec de nombreux partenaires, ou encore d’autres infections des organes génitaux par des maladies sexuellement transmissibles et des troubles chroniques du système immunitaire peuvent également augmenter le risque d’être touchée par cette maladie.
Du fait que les femmes sexuellement actives et comptant de nombreux partenaires sont les plus concernées, on constate un taux élevé chez les femmes de 20 à 30 ans et de plus de 50 ans.
«Les avantages du vaccin prédominent»
L’utilisation systématique de préservatifs peut nettement diminuer le risque d’être infecté par le VPH ou d’autres maladies sexuellement transmissibles. De plus, les jeunes femmes entre 11 et 26 ans peuvent se faire vacciner contre les virus du papillome humain les plus dangereux. «Pour garantir une protection optimale, le vaccin est administré dans l’idéal avant les premiers rapports sexuels», explique Matti S. Kuronen, spécialiste en gynécologie et obstétrique à la clinique Hirslanden d’Aarau.
La Commission fédérale pour les vaccinations recommande ce vaccin comme vaccination de base pour toutes les filles de 11 à 14 ans. Une deuxième dose devrait être administrée entre 15 et 19 ans. Pour les jeunes femmes de 20 à 26 ans ainsi que pour les garçons et les hommes de 11 à 26 ans, l’Office fédéral de la santé publique recommande ce vaccin comme vaccination complémentaire. La protection dure au moins dix ans.
Aux yeux du docteur Kuronen, l’un des principaux arguments justifiés contre la vaccination réside dans le fait que certains virus lui résistent. La protection n’est donc pas garantie à 100%. «Je suis cependant d’avis que les avantages d’une vaccination systématique des jeunes filles prédominent», explique le spécialiste. Du fait qu’elle renforce le système immunitaire, il estime que la vaccination s’avère utile même chez les femmes qui ont déjà été infectées au VPH.
Le frottis de dépistage peut sauver des vies
Le frottis de dépistage est bien plus que recommandé, il est essentiel. En effet, aucun autre cancer ne peut être prévenu aussi efficacement par ce simple examen. Selon le docteur Kuronen, depuis que ce dépistage cytologique a été développé dans les années 1960, le nombre de nouveaux cas en Suisse a connu une baisse massive et se situe désormais à l’un des niveaux les plus bas au monde. Selon la situation, le frottis peut s’accompagner d’un dépistage du VPH pour déterminer la présence de certains virus.
Le frottis de dépistage est un examen très simple lors duquel le médecin collecte des cellules superficielles sur le col de l’utérus au moyen d’un bâtonnet. Cet examen permet de constater un éventuel changement. En cas de résultat suspect, on recommande des contrôles deux fois l’an pour vérifier l’évolution.
Une coloscopie livrera un diagnostic encore plus précis. «Si, après deux à trois prélèvements, on constate une tendance, une conisation peut être judicieuse dans certains cas», continue le médecin. Cette intervention consiste à prélever une petite partie du col de l’utérus, ce qui permet de non seulement poser un diagnostic, mais aussi de procéder à un traitement immédiat.
Elle peut néanmoins très légèrement augmenter le risque d’accouchement prématuré par la suite. Le médecin précise donc qu’il est important de se demander si un diagnostic spécifique justifie ce traitement ou s’il vaut mieux espérer une guérison spontanée.