Reconnaître et vivre avec la démence
En Suisse, une famille sur trois est directement ou indirectement touchée par la démence. Dans la plupart des cas, la maladie ne peut pas être guérie, mais un dépistage précoce reste important.
Souvent, il s’agit d’un processus insidieux. Les personnes concernées se sentent faibles, sont rapidement fatiguées, irascibles et dorment mal. Elles ont de plus en plus de mal à mémoriser les choses ou à s’orienter dans un nouvel environnement. Elles deviennent lunatiques et s’isolent peu à peu. Tous ces éléments peuvent être les signes avant-coureurs d’une démence.
145 000 personnes en Suisse souffrent de la maladie d’Alzheimer ou d’une autre forme de démence – 30 000 cas supplémentaires sont recensés chaque année. Une famille sur trois est donc directement ou indirectement concernée par ce sujet. Comme l’âge est le facteur de risque le plus important pour la démence et que l’espérance de vie continue d’augmenter, les experts estiment que ce nombre va encore s’amplifier.
La démence est souvent incurable
La démence est un terme générique qui recouvre plus de 100 maladies affectant le fonctionnement du cerveau. La démence touche surtout les facultés cognitives telles que la pensée, la mémoire, l’orientation et le langage. La distinction la plus importante est celle qui consiste à savoir s’il s’agit d’une démence primaire ou secondaire. La démence primaire est provoquée par la dégradation des cellules nerveuses du cerveau qui sont détruites sans cause apparente. Les formes les plus courantes de démence primaire sont: la maladie d’Alzheimer, responsable d’environ 60% des 24 millions de cas de démence dans le monde, la démence vasculaire, la démence à corps de Lewy ou encore la démence fronto-temporale.
La démence secondaire est beaucoup plus rare. À peine 10% de toutes les démences sont provoquées par une maladie sous-jacente. Dans ce cas, des cellules cérébrales meurent à la suite d’une maladie organique telle qu’une infection, une lésion cérébrale, une tumeur cérébrale ou une maladie cardiovasculaire.
Alors que cette forme de démence peut éventuellement être guérie ou inversée par le traitement de la maladie de base, cela n’est pas possible dans le cas d’une démence primaire. «Il n’existe actuellement aucun médicament qui puisse prévenir, stopper ou guérir la maladie d’Alzheimer ou une autre forme de démence», précise l’organisation Alzheimer Suisse. Depuis de nombreuses années, des recherches sont menées dans le monde entier sur différentes substances actives pour traiter la maladie d’Alzheimer. Malgré cela, on n’a pas encore trouvé de médicament ayant un effet significatif contre cette maladie.
Réagir rapidement aux premiers signes
Certains facteurs qui favorisent l’apparition d’une démence ne peuvent pas être modifiés: l’âge, le sexe ou des modifications génétiques héréditaires. Il est néanmoins possible de prévenir et de réduire le risque. Notamment en adoptant une alimentation saine, en faisant beaucoup d’exercice et des activités sollicitant la mémoire. Lire chaque jour, faire des exercices cognitifs, jouer de la musique, danser ou apprendre de nouvelles choses peuvent maintenir le cerveau en forme et prévenir la démence. En revanche, le tabagisme, les médicaments et les poisons comme l’alcool sont à proscrire, car ils favorisent la démence.
Bien que la démence primaire soit incurable, sa détection à un stade précoce reste importante. Il faut donc toujours s’adresser à son médecin généraliste dès les premiers signes. Un test rapide de démence, lors d’une première évaluation, donne généralement des indications sur la présence de la maladie. Des examens corporels approfondis sont ensuite effectués afin d’exclure d’autres causes. Et des bilans pluridisciplinaires portant sur les fonctions cognitives sont effectués. Bien que la maladie d’Alzheimer ne soit pas curable en soi, il est possible de traiter cette forme de démence. Les médicaments et les mesures psychosociales peuvent en atténuer les symptômes.
Bien souvent, ce ne sont pas les personnes concernées qui constatent un changement chez elles, mais leurs proches. Dans ce cas, il est recommandé d’en parler avec l’entourage de la personne concernée pour voir si quelqu’un a aussi constaté un comportement atypique. L’organisation Alzheimer Suisse conseille de faire part de ses inquiétudes à la personne concernée et de se rendre avec elle chez son médecin de famille afin de pouvoir décrire les sentiments personnels ainsi que les observations d’une personne proche.