Dossier: Changer ses habitudes

«Je me réserve des créneaux hors ligne.»

«Ma journée commence et se termine souvent par un regard sur le smartphone. Et de nombreuses autres fois durant la journée». Hana Disch se réserve désormais des plages «hors ligne».

Mon smartphone m’est indispensable, tant dans la vie privée que professionnelle. Je l’utilise pour communiquer, pour rencontrer mes amis, trouver mon chemin ou pour acheter et vendre des objets. Il est à la fois mon appareil photo, mon encyclopédie, mon journal et ma banque. Ma faim de savoir et ma curiosité sont toujours nourries. Cet appareil est génial, car il réunit de multiples fonctions et offre de nombreuses possibilités.

Un jour, toutefois, je me suis rendu compte que ce petit appareil dominait totalement ma vie. Il remplit et tue chaque moment de silence et a complètement banni le calme de ma vie. Tout d’un coup, on s’aperçoit qu’on est dépassé, que l’overdose d’information nous épuise et qu’on ne veut plus être constamment joignable.

C’est pourquoi j’ai décidé d’utiliser mon smartphone de manière plus réfléchie! Mon objectif n’est pas de renoncer à mon portable. Mais je souhaite m’imposer des limites. J’ai donc commencé à créer de petits «créneaux hors ligne». Par exemple, j’éteins mon smartphone lorsque je m’entretiens avec quelqu’un. Et je l’ai banni de la table durant mes repas.

«Le smartphone remplit et tue chaque moment de silence et a complètement banni le calme de ma vie.»
Hana Disch

Une montre vintage et des moments précieux de détente

Cinq mois se sont écoulés depuis que j’ai décidé de me réserver des créneaux «hors ligne». Le matin, c’est de nouveau mon vieux réveil, ressorti des oubliettes, qui sonne pour me tirer du sommeil. Je l’adore. Et pour être à l’heure à mes rendez-vous, je me suis acheté une jolie montre. Mon smartphone ne fait désormais plus office de réveil ou de montre. Et je ne consulte plus mes e-mails professionnels lorsque je suis déjà au lit. Cela suffit largement que je les consulte une fois arrivée au bureau.

Parfois, je me crée une plage «hors ligne» sur mon trajet le matin. J’en profite alors pour regarder par la fenêtre du train, laisser libre cours à mes pensées ou observer les autres voyageurs. Bien sûr, les messages WhatsApp qui me parviennent cherchent à accaparer toute mon attention… mais je reste ferme.

Parfois, la mauvaise conscience ou l’anxiété essayent de me rappeler à l’ordre. Surtout, lorsque je ne réponds pas tout de suite. C’est dans ces moments-là que je me rends compte à quel point le fait de toujours devoir être dans l’action m’empêche de me relâcher et d’avoir le droit de m’ennuyer. J’essaye aujourd’hui de multiplier ces moments. Je me suis rendu compte qu’ils permettaient de libérer de l’espace pour des choses nouvelles et la créativité.

«Solche kostbaren Mussestunden schaffen Raum für Neues, für Kreativität.»
Hana Disch

Une communauté d’adeptes de créneaux «hors ligne»?

Il arrive malgré tout que mon regard se rive automatiquement sur mon écran de téléphone, en particulier lorsque j’attends une réponse de quelqu’un. Et aussitôt je me replonge dans mes plateformes d’actualités, mes messages et mes photos. En revanche, je n’ai pas de mal à laisser mon portable de côté lorsque je suis en grande conversation. Certaines plages «hors ligne» sont faciles à réserver, d’autres le sont moins.

Mon idée, à présent, est de partager ces moments «hors ligne» avec mes collègues de travail, car apparemment c’est un sujet qui ne préoccupe pas que moi. Pour cela, nous avons lancé un petit projet qui consiste à créer ensemble des plages «hors ligne». Nous verrons bien où cela nous mènera, mais en tout cas nous allons continuer!

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