Sondages et études

La fondation Sanitas Assurance Maladie s’intéresse au comportement des individus en Suisse et cherche à connaître leur avis dans le contexte de la transformation numérique. Les résultats des études et des sondages ont pour but de nourrir le débat.

Santé psychique chez les jeunes: qu’est-ce qui peut aider?

De plus en plus de jeunes sont confrontés à des situations difficiles sur le plan psychologique. Dans quelle mesure les applis et autres outils peuvent-ils venir en aide en cas de troubles psychiques? Une étude menée par Interface apporte des réponses.

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L’édition actuelle de l’observatoire se concentre particulièrement sur les attentes et expériences vis-à-vis du numérique dans le domaine de la santé. Que pense la population de l’utilisation des applis santé? Quelles motivations renforcent la disposition à partager ses propres données de santé? 

Plus de digitalisation souhaitée – avec des règles claires

Nous vivons dans un monde interconnecté. Pour de nombreuses personnes interrogées, cela ne signifie pas seulement d’être connecté en permanence sur son smartphone, mais aussi d’enregistrer régulièrement les activités quotidiennes et, de plus en plus, les données de santé. La population est également ouverte à l’idée que ces données soient stockées et gérées numériquement dans un système central et qu’elles soient mises à la disposition des professionnel-les de la santé en cas de besoin. Les participant-es voient les avantages de la numérisation des données de santé, mais souhaitent que des règles claires soient mises en place. Les citoyen-nes doivent avoir à tout moment un contrôle total de leurs propres données de santé et décident avec qui les partager. À cet effet, l’État doit fixer un cadre juridique.

La disposition à partager les données, en particulier à des fins de recherche, s’accroît

De plus en plus de personnes interrogées accepteraient de mettre leurs données de santé à la disposition de la recherche médicale. Ils voient l’intérêt d’utiliser les données de santé pour mettre au point de meilleures thérapies et prestations qui profitent à tout le monde. Qu’est-ce qui peut motiver concrètement la population à partager ses données? Le développement de nouvelles méthodes thérapeutiques et une potentielle réduction des coûts pour le système de santé sont deux facteurs de motivation importants. Les incitations financières sont toutefois secondaires et peuvent même être contre-productives: selon une petite expérience menée dans le cadre de l’enquête, il apparaît en effet que la perspective d’une compensation financière peut affecter la disposition à partager ses données. Il convient en revanche de mettre davantage de moyens dans l’information et l’éducation sur l’utilisation et l’utilité des données de santé dans la recherche.  

Disposition moins prononcée pour les applis de santé mentale

Les personnes interrogées font encore plus confiance aux professionnel-les de la santé qu’aux personnes impliquées dans la recherche. Peut-on voir une disposition de la part des patient-es à utiliser des applis santé de manière autonome ou pour accompagner un traitement médical? Car, les applis santé homologuées par une institution médicale pourraient contribuer à soulager le système de santé. Six personnes interrogées sur dix pourraient envisager d’utiliser une appli de ce genre en cas de problème médical. Les participant-es plus jeunes sont particulièrement ouverts à cette idée. La pénurie de personnel est particulièrement flagrante dans le domaine de la psychiatrie. Elle affecte surtout les jeunes gens, qui sont confrontés à des délais d’attente particulièrement longs malgré des problèmes psychiques aigus. Les applis de santé mentale ont le potentiel d’atténuer ce manque au niveau des soins et d’apporter une aide pendant que les personnes concernées attendent un traitement. Cependant, seule une minorité de personnes interrogées utiliseraient une telle appli – une proportion beaucoup plus faible que pour les applis de santé générale. Il n’y a que dans la tranche d’âge jusqu’à 35 ans que l’on enregistre une majorité de personnes disposées à utiliser une appli de santé mentale.  

Le rapport intégral offre d’autres informations, graphiques et commentaires, y compris, des réponses à la question de savoir quels sont, selon les personnes interrogées, les principaux facteurs de coûts dans le domaine de la santé. 

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Résultats 2023: observatoire «Société numérique et solidarité»

Résultats 2022: observatoire «Société numérique et solidarité»

Chaque année, l’observatoire «Société numérique et solidarité» permet à la fondation Sanitas Assurance Maladie d’en savoir plus sur la vie et le comportement des Suisses en lien avec le numérique.

En janvier 2022, 2450 personnes ont participé à l'enquête en ligne du Centre de recherche Sotomo. Le choix et la pondération ciblés des personnes assurent un échantillon qui est représentatif de la population suisse des 18 ans et plus.

«La population considère les chances et les risques de la numérisation avec plus de sobriété»

La vision positive voulant que la transformation numérique soit une source de progrès et de nouvelles possibilités s’est légèrement érodée en 2022. Les personnes interrogées sont de plus en plus convaincues que la numérisation divise la société en deux camps: les gagnants et les perdants. 70% des personnes interrogées estiment que la numérisation de la vie économique entraîne une augmentation des inégalités et que le fossé s’élargit entre les gagnants et les perdants.

On observe également un certain désenchantement quant à l’usage quotidien des outils numériques: le nombre de personnes déclarant utiliser régulièrement les réseaux sociaux, des services de streaming ou des outils de visioconférence est plus faible qu’au cœur de la pandémie. Les montres connectées et les technologies «smart home» stagnent également à un niveau bas.

D’année en année, pourtant, la population a de plus en plus confiance dans le fait que la numérisation ne mènera pas à une suppression drastique des emplois. Plus personne ou presque ne craint de se voir entièrement remplacé par les ordinateurs ou les robots dans dix ans.

Certains domaines, en revanche, ne sont pas touchés par cette lassitude à l’égard du numérique: le nombre de personnes qui enregistrent activement leurs données de santé a doublé depuis 2019. De même, les applications de paiement, dont la pandémie a favorisé l’émergence, et les outils de signature numérique font l’objet d’une confiance accrue.

«La solidarité est un principe fondamental»

La pandémie a fait de la solidarité envers les malades une priorité: avec un taux d’adhésion de 70%, elle arrive en tête des principes de solidarité. Viennent ensuite la solidarité des riches envers les pauvres et celle des jeunes envers les personnes âgées. Fait intéressant: la solidarité des personnes âgées envers les jeunes est devenue bien plus importante, en particulier du point de vue des personnes âgées. Est-ce une forme de «remerciement» à la fin d’une pandémie au cours de laquelle les jeunes ont renoncé à beaucoup de choses pour leurs aînés?

Quant à savoir s’il faut être solidaire avec les personnes qui ne le sont pas, une majorité estime qu’une personne qui adopte, en toute connaissance de cause, un comportement néfaste pour sa santé – risquant ainsi d’engendrer des coûts élevés pour la collectivité – manque de solidarité. Mais pour les trois quarts des sondés, cette personne doit tout de même pouvoir bénéficier d’un traitement médical coûteux, supporté par la collectivité.

La conception de la solidarité évolue également. Pour un nombre croissant de personnes, elle englobe aussi la notion de responsabilité individuelle: il faut d’abord prendre soin de soi-même, de façon à ne pas être un fardeau pour les autres. La question de la vaccination contre le Covid a probablement contribué à cette hausse: dans ce contexte, «prendre soin de soi-même» peut être compris, au choix, comme un appel à la vaccination ou comme un plaidoyer pour la liberté d’y renoncer.

Pour autant, la solidarité n’est pas inconditionnelle. En particulier lorsqu’il s’agit d’avantages personnels ou de droits potentiels. Ainsi, quatre personnes sur dix pensent que celles et ceux qui donnent leurs données de santé devraient avoir un accès privilégié aux nouveaux médicaments. Les personnes qui estiment avoir un mode de vie sain sont particulièrement favorables à des primes d’assurance maladie indexées sur le comportement. Enfin, une majorité des personnes vaccinées contre le Covid est opposée à ce que les personnes non vaccinées aient accès aux soins intensifs en cas de pénurie de lits.

Si la pandémie de Covid-19 a placé la solidarité sociale au cœur des préoccupations, celle-ci semble fragile dès lors que des avantages personnels sont en jeu.

«Partager des données de santé? Un maître mot: la confiance»

La population se montre de plus en plus favorable au suivi de la santé et au partage des données enregistrées. Mais pour cela, elle veut avoir confiance dans la sécurité et la protection des données.

Près de neuf personnes sur dix peuvent aujourd’hui concevoir de partager leurs données de santé au format numérique avec leur médecin de famille. Principal intérêt à leurs yeux: la détection précoce de problèmes de santé. Pour la première fois, près de la moitié des personnes interrogées seraient également prêtes à céder leurs données de santé à la recherche médicale.

Outre des avantages personnels, les sondés voient aussi des aspects positifs pour la société: l’enregistrement complet de données de santé, telles que la tension artérielle ou le taux d’oxygène, devrait contribuer à améliorer les soins médicaux. Et le suivi des données liées à l’activité physique, telles que le nombre de pas ou les kilomètres parcourus à vélo, devrait aider à réduire globalement les coûts de santé.

Deux tiers des personnes interrogées pensent qu’un portail numérique regroupant toutes les données relatives à notre santé (documents médicaux, données recueillies par les patients et par des professionnels) serait utile. Et quatre personnes sur cinq souhaitent pouvoir décider avec qui partager ces données.

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Résultats de l’étude GDI 2021: La montre connectée nuit-elle à la solidarité? Scénarios pour un système de santé basé sur les données

Avec l’essor de la digitalisation, la santé des individus se mesure de plus en plus au moyen de chiffres. Saisir les données via sa montre connectée et son smartphone ou par le biais du médecin ou du thérapeute – ce qui concerne aussi les analyses génétiques – permet de faire des prévisions plus précises pour la santé et d’identifier les risques liés à une maladie. Et si les données de vie et de santé font l’objet d’une surveillance, il est possible de mieux les contrôler. Mais quelles en sont les conséquences sur le principe de solidarité dans le système de santé?

La fondation Sanitas Assurance Maladie a demandé au think tank indépendant Gottlieb Duttweiler Institut (GDI) d’étudier les liens entre datafication, confiance et solidarité au sein de la société et dans le secteur de la santé.

Supposons qu’une intelligence artificielle vous prédise une maladie grave si vous ne changez pas votre comportement. Continueriez-vous de vivre comme avant? Même si d’autres personnes sont au courant? Et même si la communauté devra plus tard, peut-être, en payer le prix en raison d’une hausse des coûts de la santé? La transparence qu’autorisent les données est prometteuse pour la médecine de demain. Mais elle induit également un risque, celui de vider de son sens le principe de solidarité en vigueur dans l’assurance obligatoire des soins.

L’étude GDI imagine quatre scénarios extrêmes pour le système de santé de demain. D’une part, ces scénarios se différencient les uns des autres en fonction du rôle de l’État: à quel point intervient-il? L’autre différence se situe au niveau de l’utilisation des données de santé: servent-elles, en majorité, à surveiller les individus ou sont-elles censées les aider à atteindre leurs objectifs de santé?

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Le scénario du «big government» met en scène un État fort qui pose des conditions strictes en matière de soutien solidaire. Les individus doivent partager leurs données de santé et sont poussés à adopter des comportements sains. La santé publique et la surveillance de l’État vont de pair. Cette tendance se manifeste aujourd’hui déjà dans la région asiatique.

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Le scénario «big self» donne à l’individu les moyens d’adopter un mode vie sain, sans le mettre sous tutelle. L’État y joue un rôle important, mais celui-ci se limite à réglementer l’utilisation des données et à faciliter un tel comportement. Ce scénario s’inscrit dans la lignée des évolutions observées dans l’espace européen.

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Dans le scénario «big business», les individus présentant des profils de santé similaires sont regroupés dans des pools de risque. Ces pools nécessitent la divulgation de données afin d’exclure tout risque susceptible de causer un désavantage. L’inconvénient de ce scénario, c’est que chaque individu ne puisse pas être suffisamment assuré contre la maladie, comme c’est aujourd’hui le cas aux États-Unis.

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La publication de données constitue également un élément central du scénario «big community». À la différence ici qu’elle est basée sur la solidarité volontaire: les individus partagent leurs données entre eux sans pour autant exiger des autres qu’ils adoptent un comportement «sain». La diversité des données est considérée comme un atout qui vient enrichir le modèle de données, le rendant ainsi plus fiable.

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Quelle est la direction suivie par la Suisse?

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Le système de la Suisse se rapproche le plus du scénario «big self»: l’État apporte son soutien et entend permettre aux individus de développer leurs compétences. La datafication pourrait agir comme un catalyseur et, face à la hausse constante des coûts de la santé, entraîner des changements: l’influence de l’État gagnerait en importance, la tolérance et la solidarité entre assurés présentant des conditions de santé différentes en seraient renforcées. Les résultats des études menées par Sotomo «Société numérique et solidarité» 82018-2020) ont révélé que l’existence même de possibilités de contrôle numériques impliquait d’imposer des conditions plus strictes. Les personnes qui pensent avoir un comportement plus sain que d’autres s’attendent à payer des primes d’assurance maladie moins élevées et sont moins disposées à financer la compensation avec les autres assurés au titre de la solidarité.

L’étude GDI 2021 «La montre connectée nuit-elle à la solidarité? Scénarios pour un système de santé basé sur les données» met en lumière les mécanismes sur lesquels repose la solidarité dans un système de santé basé sur les données. Elle invite tous les acteurs à participer au débat portant sur la future forme d’une telle solidarité.

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Illustrations: Studio Topie, www.kombinatrotweiss.de

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Résultats 2021: observatoire «Société numérique et solidarité»

La pandémie de Covid-19 a favorisé la mue numérique. Les possibilités digitales telles que les visioconférences ou les achats en ligne, encore inhabituelles pour de nombreuses personnes au début des mesures de distanciation sociale, se sont très vite généralisées et font désormais partie intégrante de notre quotidien. L’observatoire souligne les effets du numérique sur la population en temps de pandémie. Étonnamment, la crise sanitaire a relativisé la pression induite par la digitalisation.

La connotation négative du numérique perd progressivement de sa vigueur. Près d’un an après le début de la pandémie, la population continue d’utiliser assidûment les canaux et les offres numériques. On note même une légère hausse dans ce domaine et une multiplication par deux de la visiophonie. À l’instar des jeunes, les services de streaming comme Netflix séduisent toujours plus la génération plus âgée.

Alors que l’année dernière, avant le coronavirus, c’étaient surtout les jeunes qui étaient stressés par la pression du virage numérique, le confinement partiel révèle un phénomène surprenant: dans la vie professionnelle, dans le domaine de la santé, au niveau des réseaux sociaux tels qu’Instagram et Facebook, mais aussi dans le domaine du sport, la population suisse a, en janvier 2021, ressenti nettement moins de stress lié à la performance. Les défis liés aux outils numériques semblent avoir diminué en période de télétravail et de contacts sociaux restreints. Il est possible que la population les relativise en raison de la situation exceptionnelle que représente la pandémie. Reste à savoir comment la population mettra à profit cette expérience pour l’après-coronavirus, lorsque la normalité reprendra ses droits.

À propos de l’étude: du 8 au 18 janvier 2021, 2344 personnes ont répondu au sondage en ligne de l’institut de recherche sotomo. Le choix et la pondération ciblés des personnes assurent un échantillon qui est représentatif de la population suisse des 18 ans et plus.

Extraits des résultats

La crise sanitaire relativise la pression induite par le numérique: le recul est particulièrement marqué dans la vie professionnelle, où 18% seulement des personnes interrogées associent le virage numérique à une pression croissante en matière de performances, contre 45% auparavant. On observe un ralentissement sur les réseaux sociaux: le repli au domicile imposé par le coronavirus détend le marché social. La «Fear of Missing Out» (FoMO) – la peur de manquer quelque chose – diminue, ce qui se traduit par une utilisation moindre des réseaux sociaux (80% par rapport à 92% début 2020) et une réduction nette de la pression dans le cadre de la course à la performance. Dans le même temps, les jeunes adultes utilisent beaucoup moins les réseaux sociaux.

Graphique 25: pression ressentie du fait de la mesure connectée – par âge

«La collecte numérique de données de performance et de vie offre davantage de possibilités de comparaison. Existe-t-il des domaines dans lesquels cet état de fait vous expose à une pression plus élevée?»

La confiance, condition sine qua non pour le partage des données de santé: l’intérêt personnel (62%) et l’intérêt commun (44%) sont des facteurs décisifs pour la transmission de données de santé. Mais c’est la confiance à l’égard du destinataire des données qui est cruciale pour les personnes interrogées (70%).

Graphique 33: facteurs décisifs pour la transmission de données médicales

«Sur la base de quels facteurs acceptez-vous de fournir vos données médicales à une personne ou une organisation?»

La vie numérique change les comportements: 41% des personnes interrogées enregistrent activement le nombre de pas qu’elles font au quotidien, une pratique qui a entraîné de nouvelles habitudes pour près de la moitié d’entre elles. Cela signifie que 20% de toutes les personnes habitant en Suisse estiment marcher plus souvent et/ou plus longtemps qu’auparavant grâce au comptage des pas. La saisie numérique des performances sportives induit également des changements de comportement chez environ une personne sur deux.

Graphique 23: influence sur le comportement de l’enregistrement régulier d’activités

«Lesquels ont modifié durablement votre comportement?»

Traçage des contacts et enregistrement en ligne – la population est ambivalente: les personnes interrogées se disent plus préoccupées par l’utilisation abusive des données qu’elles saisissent dans les formulaires en ligne, p. ex. pour pouvoir manger dans un restaurant, que par l’utilisation de l’appli de traçage des contacts suisse. Néanmoins, elles utilisent davantage les formulaires d’enregistrement en ligne des restaurants que l’appli SwissCovid. Les sympathisants des partis de droite et les personnes ayant un niveau d’éducation plus faible sont particulièrement critiques à l’égard du traçage des contacts avec SwissCovid. Cet exemple illustre parfaitement le fait que les personnes préfèrent partager leurs données lorsqu’elles en retirent un avantage personnel, comme la possibilité de manger au restaurant ou de participer à un événement. Et ce malgré les inquiétudes relatives à la protection des données.

Il est surprenant de constater que 45% des personnes interrogées estiment qu’il faudrait s’inspirer du modèle de la Corée du Sud ou de Taïwan en cas de nouvelle pandémie: ces pays ont minimisé la protection des données afin de surveiller provisoirement la mobilité au moyen des données des téléphones portables. Ils sont ainsi parvenus à juguler la propagation du virus. Alors que l’appartenance politique ne fait pratiquement aucune différence à cet égard, les personnes plus âgées y sont plus favorables que les jeunes.

Conclusion: en cas de nouvelle pandémie, près de la moitié de la population accepterait provisoirement une limitation de la protection des données en vue de maintenir les libertés au quotidien.

Graphique 28: consentement à la surveillance des données du téléphone mobile afin d’endiguer une pandémie

«Des pays comme la Corée du Sud ou Taïwan ont réduit la protection des données pendant la pandémie de Covid-19 et endigué rapidement la propagation du virus avec une surveillance des données des téléphones mobiles. En cas de nouvelle pandémie: la Suisse doit-elle mettre en place une telle surveillance des données des téléphones mobiles de manière temporaire, pendant la durée de la pandémie?»

La solidarité dans le secteur de la santé de demain: la moitié des personnes interrogées estiment que c’est manquer de solidarité que d’avoir un mode de vie malsain et de risquer ainsi des coûts de santé élevés pour l’ensemble des assurés. Cet avis est partagé par deux tiers des personnes de droite. 42% des personnes interrogées estiment que ce n’est pas manquer de solidarité que d’adopter un comportement malsain, même si la personne concernée a connaissance d’une forte prédisposition à une maladie.

Graphique 49: adhésion à l’affirmation: un comportement malsain est non solidaire – selon l’orientation politique

«Une personne apprend, lors d’un examen médical, qu’elle a une prédisposition élevée aux maladies cardiovasculaires. Cette personne continue quand même à mal se nourrir et à ne pas faire assez d’exercice. Cette personne fait-elle preuve d’un manque de solidarité en risquant des coûts de santé élevés pour l’ensemble des assurés?»

Quant au sujet de la médecine personnalisée, 80% des personnes interrogées sont favorables à ce que les thérapies spéciales contre le cancer, même coûteuses, soient prises en charge par l’assurance de base si les chances de guérison sont bonnes. Et même si cela devait entraîner pour tous une hausse des primes de l’assurance maladie. Les participants à l’étude approuvent ainsi un financement solidaire des progrès de la médecine personnalisée.

La question de la prise en charge des «nouveaux traitements personnalisés, mais coûteux» par l’assurance de base – même si cela entraîne une hausse des primes pour tout le monde – révèle des réponses nuancées parmi les personnes interrogées. Près d’un tiers répond: «Oui, absolument». Pour deux tiers des participants à l’étude, certaines conditions doivent être réunies: le traitement doit, par exemple, considérablement améliorer la qualité de vie des patients.

Cette question a donc obligé les personnes interrogées à évaluer le rapport coûts-bénéfice en relation avec les possibilités de financement.

Les réactions des personnes interrogées montrent que si le développement de la médecine personnalisée se poursuit, le débat sur la conception du système de santé de demain devra occuper une place plus importante dans l’agenda politique.

Graphique 46: paiement de médicaments personnalisés coûteux par l’assurance de base: conditions de base

«De nouveaux traitements personnalisés seront possibles à l’avenir, mais avec parfois un coût exorbitant. Ces traitements doivent-ils être pris en charge par l’assurance de base de la caisse maladie, y compris si cela entraîne une augmentation des primes pour tout le monde?»

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Rapport 2020: observatoire «Société numérique et solidarité»

Surfer, googler, se connecter et laisser des traces électroniques: telle est la réalité de la société numérique. Et la pandémie de coronavirus a accéléré la propagation de la digitalisation à de nouveaux domaines. Mais comment la population jugeait-elle les opportunités et les risques de la société numérique avant la pandémie? Que pense-t-elle de la généralisation des mesures connectées? Et quels sont les effets de cette évolution sur la solidarité au sein de la société?

Les résultats de l'observatoire «Société numérique et solidarité» 2020 le montrent: la population est ambivalente. Elle utilise assidûment les offres numériques, mais craint la transmission des données. Elle défend une société solidaire, mais souhaite de plus en plus des offres comme des primes d’assurance maladie indexées sur le comportement.

Du 9 au 16 janvier 2020, 2297 personnes ont été interrogées sur leur comportement et l’opinion qu’elles ont sur la société numérique. Le choix et la pondération ciblés des personnes assurent un résultat qui est représentatif de la population suisse des 18 ans et plus. Notre partenaire pour ce sondage est l’institut de recherche sotomo, basé à Zurich.

Version abrégée des principaux résultats

  • La transformation numérique fait moins peur: aujourd’hui, 44% des personnes interrogées estiment que le virage numérique s’accompagne principalement de progrès. Elles l’associent à des aspects positifs tels que l’efficacité, les nouvelles possibilités offertes et la transmission d’informations. Ces critères sont indissociables d’une autonomisation et d’une auto-optimisation.
  • Les canaux numériques sont plus utilisés: le nombre d’utilisateurs réguliers des services de streaming (51%), de stockage dans le cloud (53%) et de réseaux sociaux (67%) a augmenté par rapport à l’année précédente. C’est également le cas si l’on divise la population par tranche d’âge, par exemple pour les réseaux sociaux: 18-35 ans (92%), 36-55 ans (64%), > 55 ans (43%).
  • Insécurité marquée chez les jeunes: 38% des jeunes de 18 à 35 ans se disent inquiets de l’évolution du numérique. Chez les plus de 65 ans, ils ne sont que 28% à exprimer les mêmes doutes. Par ailleurs, la plupart des personnes plus âgées jugent le virage numérique de manière positive. Les plus jeunes, qui ont encore leur vie et leur carrière devant eux, semblent plus tendus face à cette évolution.
  • L’avènement du numérique entraîne une course à la performance: 44% des personnes exerçant une activité lucrative se sentent sous pression au travail. C’est à peu près autant qu’en 2019. Mais la course à la performance augmente considérablement dans le domaine de la santé (de 25 à 32%).
  • La tendance des mesures connectées: les données sur les activités personnelles et la santé sont de plus en plus souvent enregistrées. Plus de 20% de la population a augmenté la fréquence ou la longueur de ses trajets à pied grâce aux podomètres, qui séduisent notamment les femmes. Et déjà 58% des femmes de 15 à 35 ans enregistrent leur cycle menstruel de manière numérique. 19% des personnes interrogées mesurent leur fréquence cardiaque, soit presque le double par rapport à l’année précédente.
  • Scepticisme envers la transmission des données de santé: tandis que 84% des personnes interrogées accepteraient de partager leurs données enregistrées avec leur médecin de famille, un nombre moins important serait disposé à les transmettre à des spécialistes (64%), la recherche médicale (47%), une assurance ou une caisse-maladie (15%).
  • Effets de la société numérique sur la solidarité: l’ambivalence à l’égard de la solidarité dans le domaine de la santé et de l’assurance maladie est surprenante. La solidarité des personnes en bonne santé envers les personnes malades est considérée comme essentielle. En fait, la solidarité a même gagné en importance (de 56% à 63%) depuis 2019. Dans le même temps, et pour la première fois, la majorité (51%) des personnes interrogées estime que les individus qui font attention à leur santé et qui mangent sainement devraient payer moins de primes d’assurance maladie que les autres. Une augmentation d’environ un cinquième en seulement deux ans, assez inquiétante pour le principe de solidarité en vigueur.
  • Divergences entre la classe politique et la base: le sondage actuel compare la position de la population avec celle des candidats au Conseil national de 2019. En général, les politiciens (92%) considèrent les effets du virage numérique comme plus positifs que la population (70%). En outre, deux tiers de la population, contre un tiers des hommes et femmes politiques, estiment que la transformation numérique renforce les inégalités au travail. Le monde politique s’éloignerait-il de la population?

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Résultats 2019: observatoire «Société numérique et solidarité»

Le deuxième sondage en ligne représentatif, qui porte sur la solidarité dans un monde numérique, a eu lieu en février 2019. Comment la population suisse considère-t-elle le phénomène de la mesure connectée qui ne cesse de prendre de l’ampleur? Quelles facettes de la solidarité sont importantes aux yeux des personnes interrogées? Et comment l’utilisation des offres numériques et l’opinion à cet égard ont-elles évolué depuis 2018?

Voici les principaux résultats:

  • En principe, la solidarité entre riches et pauvres, jeunes et personnes âgées, personnes en bonne santé et malades, et même entre les personnes âgées et les jeunes, est très importante aux yeux de la population.
  • En 2019, cependant, 50% des personnes interrogées étaient déjà favorables à des réductions de prime pour les personnes qui se maintiennent en forme et mangent sainement.
  • Les personnes qui considèrent que leur mode de vie est plus sain que celui d’autres individus du même âge trouvent même, pour presque deux tiers d’entre elles (63%), que ces réductions de primes indexées sur le comportement seraient appropriées. La solidarité est donc mise à l’épreuve.
  • La population veut des offres numériques et les utilise, contribuant ainsi à la transparence des individus. Parallèlement, la solidarité sociale et une société de plus en plus axée sur les performances suscitent des préoccupations.
  • Les individus sont un peu moins sceptiques à l’égard de la transformation numérique elle-même.
  • Pour les personnes interrogées, le virage numérique profite aux jeunes qui ont fait des études, sont flexibles et sont en quête de performance. Or, la transformation numérique renforce une société axée sur la performance et crée un stress supplémentaire, en particulier chez les jeunes.
  • La mesure connectée tend à réduire la responsabilité personnelle – la nounou numérique prend le relais.
  • L’utilisation des offres numériques se situe à un niveau aussi élevé que l’année précédente. La confiance accordée aux collecteurs de données s’est encore quelque peu renforcée. La collecte des données semble être acceptée en contrepartie d’offres numériques proposées à un prix avantageux ou gratuites.

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Résultats 2018: observatoire «Société numérique et solidarité»

Le premier sondage s’est principalement concentré sur les questions relatives à l’automesure connectée par le biais du smartphone, la prédisposition à partager ses données, le thème du traçage et de la protection des données ainsi que les attentes envers une société en pleine transformation numérique.

Les Suisses saisissent activement les données sur leur vie et leur comportement. Alors que de nombreuses personnes sont très ouvertes à une utilisation dans un cadre privé, elles ont une image plutôt négative d’une société caractérisée par une collecte accrue des données numériques.

Principales conclusions:

  • La mesure connectée est très répandue au sein de la population suisse.
  • Les personnes considèrent à la fois les opportunités et les risques. Les préoccupations relatives à la protection de la vie privée sont souvent reléguées à l’arrière-plan au quotidien.
  • La collecte de données par des tiers est considérée avec scepticisme, en particulier lorsqu’il s’agit d’entreprises commerciales, de l’environnement de travail ou d’organisations criminelles.
  • Craintes liées à la société numérique: créer des qualités, telles que la solidarité et la responsabilité individuelle, est un défi.
  • La question de la responsabilité numérique se pose.

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Solidarité
Réflexions

Quel est l’impact du numérique sur la solidarité? La fondation Sanitas Assurance Maladie présente des études et propose une plate-forme d’échange aux experts comme aux laboratoires d’idées.

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La fondation Sanitas Assurance Maladie participe activement au dialogue. Vous trouverez ici un aperçu des manifestations auxquelles la fondation de Sanitas a pris part.  

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