Les vitamines et minéraux dont nous ne pouvons nous passer
Les micronutriments sont indispensables aux fonctions centrales de l’organisme. Alors, que faire en cas de carence? La bonne nouvelle: une alimentation saine couvre nos besoins.

Un sentiment de malaise, une fatigue constante, des ongles cassants. Au début, les carences sont souvent insidieuses, à la longue, elles nuisent à la santé. Une prise de sang apporte parfois des surprises: le taux de fer est trop bas, idem pour la vitamine D et la réserve de B12 est presque épuisée. Mais que manque-t-il réellement à notre organisme? De quels minéraux et vitamines a-t-on besoin au quotidien et pourquoi?
La mission des vitamines et des minéraux
Les vitamines et les minéraux ne sont pas des fournisseurs d’énergie et pourtant ils sont indispensables. Ils assurent le bon fonctionnement des processus biochimiques de notre organisme. Sans eux, le cœur, le cerveau, les muscles ou le système immunitaire ne pourraient pas travailler convenablement.
Vitamines: petites substances, grands effets
Les vitamines régulent le métabolisme, protègent les cellules et contribuent à la formation des os et la production du sang. Certaines agissent comme antioxydantes, d’autres sont des composantes vitales des enzymes. Une carence peut se manifester rapidement, par exemple avec des problèmes de concentration, des infections à répétition ou une mauvaise peau.
Les minéraux: éléments constitutifs des fonctions corporelles
Les minéraux sont essentiels pour les os, les dents, les muscles et le système immunitaire. Ils régulent l’équilibre hydrique et électrolytique et renforcent le métabolisme énergétique. L’organisme ne peut pas les produire lui-même, c’est pourquoi ils doivent être puisés dans l’alimentation.
Une alimentation équilibrée est la clé
Une alimentation saine est le meilleur moyen de prévenir les carences. Les personnes qui ont une alimentation variée et équilibrée couvrent généralement leurs besoins en vitamines et minéraux – de manière automatique, sans gélules et solutions buvables. Ce qui compte, ce n’est pas chaque repas en soi, mais leur apport sur la semaine.
Colorés, frais et si possible naturels
Deux portions de fruits et trois portions de légumes par jour: telle est la recommandation de la Société Suisse de Nutrition (SSN). Les variétés de saison et colorées comme le brocoli, les carottes, les baies ou les agrumes sont particulièrement préconisées.
Les vitamines sont sensibles
Certaines, comme la vitamine C hydrosoluble, se dégradent rapidement sous l’effet de la chaleur, de la lumière et de l’eau. Les vitamines liposolubles sont certes un peu plus stables, mais elles n’aiment pas non plus l’oxygène ni partiellement la lumière. Pour conserver la propriété des vitamines, veillez aux points suivants:
- Mettre au frais et à l’abri de la lumière: conservez les légumes au réfrigérateur à une température maximale de 4 °C et protégez-les de la lumière directe.
- Garder l’humidité: enveloppez les variétés délicates (p. ex. le kale, la salade) dans un linge humide pour préserver les vitamines et la fraîcheur.
- Laver et préparer avec retenue: rincez rapidement les légumes, égouttez-les bien et coupez-les juste avant de les faire cuire.
- Cuire à température douce: cuisinez à l’étuvée ou à la vapeur pour préserver les vitamines. Réservez le jus ou l’eau de cuisson pour les sauces.
- Ne pas garder au chaud: servez les légumes directement ou laissez-les refroidir rapidement.
Congelés plutôt que flétris
Les légumes surgelés sont souvent plus riches en nutriments que les produits frais, affirme l’association allemande de l’alimentation. À condition qu’ils aient été congelés immédiatement après la récolte. Dans votre panier des courses, mettez si possible des légumes et des fruits non transformés, c’est-à-dire sans additifs tels que le sel, les sauces ou les épices.
Tableau des vitamines liposolubles
Les vitamines A, D, E et K sont dites liposolubles. Cela signifie qu’elles ne sont correctement absorbées qu’en association avec des lipides. L’organisme les stocke principalement dans le foie et le tissu adipeux. C’est pourquoi leur carence passent longtemps inaperçues. Découvrez dans quels aliments se trouvent ces vitamines et quelles sont leurs fonctions essentielles.
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Vitamine A
Pourquoi en a-t-on besoin? Elle est nécessaire à la vue, protège la peau et les muqueuses, soutient la reproduction, la croissance, le développement et le système immunitaire.
Où la trouve-t-on? Dans les aliments d’origine animale comme le foie, la margarine, le beurre, les carottes, les patates douces et le kale.
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Vitamine D
Pourquoi en a-t-on besoin? La vitamine D favorise l’absorption et le stockage du calcium et du phosphate, régule leur métabolisme et renforce les os, les dents et les muscles.
Où la trouve-t-on? Dans les poissons gras (comme la féra, le flétan ou le saumon), les œufs, le parmesan et le lait entier. Une grande partie est toutefois produite dans la peau par le rayonnement UV-B, c’est-à-dire la lumière du soleil.
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Vitamine E
Pourquoi en a-t-on besoin? Elle protège, de concert avec d’autres vitamines, les couches de graisse des cellules et du sang contre les substances nocives.
Où la trouve-t-on? Dans les huiles végétales comme l’huile de germe de blé, de colza ou d’olive, les noix et le quinoa.
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Vitamine K
Pourquoi en a-t-on besoin? Elle favorise la coagulation du sang et est importante pour la formation et la fortification des os.
Où la trouve-t-on? Dans le kale, le persil, les épinards et le brocoli ainsi que les flocons d’avoine.
Retrouvez d’autres informations sur les vitamines sur le site de la Société Suisse de Nutrition.
Tableau des vitamines hydrosolubles
À l’exception de la vitamine B12, l’organisme ne peut pas stocker les vitamines hydrosolubles. C’est pourquoi un apport régulier par le biais de l’alimentation est particulièrement important. Elles agissent comme co-enzymes dans de nombreux processus métaboliques et renforcent le système immunitaire, les nerfs et les tissus.
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Vitamine B1
Pourquoi en a-t-on besoin? Elle aide l’organisme à produire de l’énergie à partir des glucides, tout en fortifiant le système nerveux.
Où la trouve-t-on? Dans les germes de blé, les graines de tournesol, la viande de porc ainsi que les pâtes complètes et les pois chiches.
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Vitamine B2
Pourquoi en a-t-on besoin? Elle aide à convertir les glucides, les graisses et les protéines en énergie.
Où la trouve-t-on? Dans les amandes, la féta, les champignons de Paris crus, le séré maigre, les œufs et le quinoa.
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Vitamine B3
Pourquoi en a-t-on besoin? Elle aide les enzymes dans le processus de transformation des nutriments en énergie et est indispensable à la production d’énergie.
Où la trouve-t-on? Dans le son de blé, le beurre de cacahuètes, le blanc de poulet, les graines de tournesol et le saumon.
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Vitamine B6
Pourquoi en a-t-on besoin? Elle aide l’organisme à assimiler correctement les protéines, favorise la formation de globules rouges et veille en même temps au bon fonctionnement des nerfs et des défenses immunitaires.
Où la trouve-t-on? Dans les graines de tournesol, le blanc de poulet, le saumon, les fruits de la passion, le pain suédois complet et les bananes.
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Vitamine B12
Pourquoi en a-t-on besoin? Elle contribue à la production du sang, au renouvellement des cellules (et notamment des muqueuses), à la santé des nerfs, à la transformation de l’acide folique en sa forme active et à la réduction du risque lié au taux sanguin d’homocystéine.
Où la trouve-t-on? Presque exclusivement dans les produits d’origine animale comme le foie de veau, le lapin, les moules, le saumon, l’emmental, la mozzarella ou les œufs.
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Vitamine C
Pourquoi en a-t-on besoin? Elle protège les cellules contre les substances nocives, favorise la formation du tissu conjonctif et des os, renforce le système immunitaire et contribue à l’absorption du fer.
Où la trouve-t-on? Dans le cassis, les choux de Bruxelles, les poivrons, le kiwi, le brocoli, les fraises et les oranges.
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Acide folique (folate)
Pourquoi en a-t-on besoin? Il est importante pour la division cellulaire, notamment pendant la grossesse.
Où le trouve-t-on? Dans les graines de sésame, les noix, les épinards, le chou-fleur, les pois chiches, les œufs et le tofu soyeux.
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Acide pantothénique
Pourquoi en a-t-on besoin? Il aide les cellules à produire de l’énergie, est nécessaire au métabolisme des protéines, des glucides et des lipides et à la synthèse d’hormones telles que le cholestérol et les acides biliaires.
Où le trouve-t-on? Dans les champignons, le saumon, les céréales complètes, les avocats, les lentilles, la viande séchée et les flocons d’avoine.
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Biotine
Pourquoi en a-t-on besoin? Elle est importante pour le métabolisme ainsi que la peau, les cheveux et les ongles.
Où la trouve-t-on? Dans les cacahuètes, les œufs, les flocons d’avoine, les graines de tournesol, les épinards, le filet de bœuf et les carottes.
Tableau des minéraux
Les minéraux sont des nutriments inorganiques qui ne fournissent pas d’énergie en eux-mêmes, mais qui sont indispensables aux processus vitaux de l’organisme. Ils sont présents dans les aliments d’origine végétale et animale et doivent être puisés dans l’alimentation, car le corps ne peut pas les produire lui-même.
Ils sont divisés en macro-éléments (calcium, magnésium) et oligo-éléments (fer, zinc). Contrairement aux vitamines, les minéraux ne se dégradent pas à la cuisson ou la conservation.
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Calcium
Pourquoi en a-t-on besoin? Il est essentiel pour les os, les dents, la physiologie cellulaire, il favorise les influx nerveux et la contraction des muscles et joue un rôle important dans la coagulation sanguine.
Où le trouve-t-on? Dans le parmesan, les sardines à l’huile, les amandes, le kale, le tofu, le yaourt, les pois chiches et le lait.
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Chlorure
Pourquoi en a-t-on besoin? Il régule l’équilibre hydrique et acido-basique et contribue, avec le sodium, à l’équilibre de la tension artérielle.
Où le trouve-t-on? Avant tout, dans le sel de cuisine.
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Fer
Pourquoi en a-t-on besoin? Il est un constituant de l’hémoglobine, lui conférant sa couleur rouge, et est essentiel au transport de l’oxygène dans l’organisme.
Où le trouve-t-on? Dans le son de blé, le foie, les lentilles, le millet, le chocolat noir, les noix et le pain de blé complet.
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Fluorure
Pourquoi en a-t-on besoin? Il protège les dents contre les caries et favorise la minéralisation des os et des dents.
Où le trouve-t-on? Principalement dans le sel de table fluoré.
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Iode
Pourquoi en a-t-on besoin? Il est extrêmement important pour le fonctionnement de la thyroïde et l’équilibre hormonal.
Où le trouve-t-on? Principalement dans le sel de table iodé.
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Potassium
Pourquoi en a-t-on besoin? Il est permet la transmission de l’influx nerveux à travers la jonction neuromusculaire et régule, avec le sodium, l’équilibre hydrique et acido-basique.
Où le trouve-t-on? Dans les abricots, le concentré de tomates, les pois chiches, les pistaches, le quinoa, les épinards et les bananes.
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Cuivre
Pourquoi en a-t-on besoin? Il est un élément constitutif important des métalloprotéines à effet antioxydant et joue un rôle central dans le métabolisme du fer.
Où le trouve-t-on? Dans la poudre de cacao, les noix de cajou, le chocolat noir, les lentilles et les flocons d’avoine.
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Magnésium
Pourquoi en a-t-on besoin? Il est impliqué dans la transmission des influx nerveux et la contraction musculaire, participe à la formation des os et des dents, active de nombreuses enzymes du métabolisme de l’énergie et joue un rôle dans la synthèse de l’ADN.
Où le trouve-t-on? Dans les graines de courge, les noix du Brésil, le quinoa, les flocons d’avoine, le chocolat noir et les pâtes complètes.
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Sodium
Pourquoi en a-t-on besoin? Il régule l’équilibre hydrique dans l’organisme et contribue, avec le chlorure, au maintien de l’équilibre acido-basique.
Où le trouve-t-on? Dans le sel de table, le saumon, la viande séchée, le saucisson, les olives vertes, la Tête de Moine et le camembert.
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Phosphore
Pourquoi en a-t-on besoin? Il forme avec le calcium la base des os et des dents, il est indispensable à la production d’énergie dans les cellules et aide à réguler le métabolisme acido-basique.
Où le trouve-t-on? Dans les graines de courge, le fromage à pâte fondue, l’emmental, les flocons d’avoine, le jambon cuit, le chocolat au lait et le poisson.
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Sélénium
Pourquoi en a-t-on besoin? Son effet antioxydant protège les cellules contre les radicaux nocifs, participe au métabolisme cellulaire général et est essentiel pour l’activation des hormones de la thyroïde.
Où le trouve-t-on? Dans les noix du Brésil, les pâtes aux œufs, le sésame, les cacahuètes, la perche, les œufs et les cœurs d’artichauts.
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Zinc
Pourquoi en a-t-on besoin? Il est important pour de nombreux processus métaboliques, aide à la production d’insuline et renforce le système immunitaire.
Où le trouve-t-on? Dans les graines de tournesol, le rôti de bœuf, les pignons de pin, l’emmental, les lentilles et le pain suédois à base de farine complète.
Pour plus d’informations sur toutes les vitamines et les minéraux, rendez-vous sur le site Internet de la Société Suisse de Nutrition (SSN).
Besoins en nutriments: quelle dose de vitamines par jour?
Les besoins quotidiens en nutriments sont individuels et dépendent de nombreux facteurs. Par exemple, de l’âge, du sexe, de la masse corporelle, du niveau d’activité ou de l’état de santé. On distingue les macronutriments, tels que les glucides, les lipides et les protéines, qui fournissent de l’énergie au corps, et les micronutriments, tels que les vitamines et les sels minéraux, qui sont indispensables à de nombreux processus métaboliques.
En ce qui concerne les micronutriments, il est important de savoir que notre corps n’en a besoin qu’en petites quantités, mais régulièrement. Il n’est pas possible de dire de manière générale quelle est la quantité exacte nécessaire. Les besoins évoluent au cours de la vie et sont nettement plus élevés chez certains groupes – par exemple chez les femmes enceintes, celles qui allaitent, les personnes âgées ou celles qui sont très actives sur le plan sportif.
De quelles vitamines ai-je besoin pour rester en bonne santé?
L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a établi une table de référence dynamique fondée sur des bases scientifiques. Elle indique la quantité des nutriments recommandés à chaque étape de la vie et constitue un outil utile pour tous ceux qui souhaitent mieux cibler leurs besoins. Cliquez ici pour accéder au tableau dynamique des nutriments de l’OSAV.
Symptômes d’une carence en vitamines
Les carences en vitamines sont certes rares en Suisse, mais elles existent. Les personnes qui mangent équilibré n’ont généralement pas de souci à se faire.
Il existe cependant des exceptions, notamment en ce qui concerne la vitamine D: Selon les sources, les chercheurs estiment que le taux est trop faible pour près de 70% de la population âgée en Suisse, la moitié d’entre eux présentant même une carence sévère.
Cela a pu être démontré de manière flagrante chez les personnes victimes d’une fracture de la hanche. D’après une étude zurichoise, 80% des personnes avec ce type de fracture présentaient une carence en vitamine D.
Qu’est-ce qui mène à une carence?
Les causes sont variées: maladies intestinales chroniques, alcoolisme, troubles alimentaires, régimes draconiens, alimentation très déséquilibrée, certains médicaments, une absorption perturbée des nutriments par l’intestin ou le renoncement aux produits d’origine animale. La grossesse, un âge avancé ou un effort sportif intense augmentent également les besoins en certaines vitamines.
Les carences en vitamines sont insidieuses et difficiles à détecter
Une carence se développe généralement lentement et passe souvent inaperçue au quotidien. Dans les premiers stades, seuls des troubles diffus font leur apparition: fatigue, humeur dépressive, problèmes de concentration ou sensibilité aux infections.
Ce n’est qu’en cas de carence prolongée que des symptômes plus flagrants apparaissent – parfois avec des conséquences graves pour les nerfs, la formation du sang ou le métabolisme osseux.
Symptômes indiquant une carence spécifique en vitamines
- Vitamine A: cécité nocturne, risque accru d’infections
- Vitamine B1: atrophie musculaire, insuffisance cardiaque, œdèmes, pertes de mémoire et états confusionnels
- Vitamine B2: éruption cutanée autour du nez, fissures au coin de la bouche, inflammation de la muqueuse buccale et de la langue, retard de croissance et anémie
- Vitamine B3: symptômes cutanés pathologiques, diarrhée, psychoses dépressives et états confusionnels
- Vitamine B6: inflammations de la peau, gerçures de la bouche et des lèvres, fissures dans la zone des yeux et de la bouche, anémie, troubles neurologiques
- Vitamine B12: fatigue, fourmillements dans les mains et les pieds, problèmes de mémoire, humeur dépressive, lésions des nerfs
- Vitamine C: sensibilité aux infections, mauvaise cicatrisation des plaies, saignement des gencives (scorbut)
- Vitamine D: faiblesse musculaire et douleurs dans les os et les muscles
- Vitamine E: troubles neurologiques, faiblesse musculaire, problèmes de concentration
- Vitamine K: tendance aux bleus et aux saignements de nez, ralentissement de la coagulation sanguine
- Folate: anémie, risque accru de malformations chez les femmes enceintes
- Niacine (vitamine B3): lésions de la peau, dépression, conjonctivite
- Biotine: perte de cheveux, éruptions cutanées, humeur dépressive (rare)
- Acide pantothénique: sensation de brûlure aux pieds, fatigue, faiblesse musculaire
Faut-il prendre des compléments alimentaires?
Que ce soit sous forme de comprimés effervescents, de gouttes ou de gélules, les compléments alimentaires sont très répandus en Suisse. Environ 30% de la population en prend régulièrement – surtout pendant les mois d’hiver, lorsque le système immunitaire est davantage sollicité. Les promesses sont grandes: plus d’énergie, une meilleure protection contre les infections, un métabolisme plus actif. Mais ces compléments tiennent-ils vraiment leurs promesses?
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Pas de bénéfice supplémentaire pour les adultes en bonne santé
Plusieurs études montrent que les personnes en bonne santé et qui ont une alimentation équilibrée ne profitent guère de vitamines supplémentaires sous forme de comprimés. Au contraire, une trop grande quantité sur une longue période peut même être nocive. Les vitamines liposolubles telles que la vitamine A, D, E ou K, en particulier, peuvent entraîner des effets secondaires indésirables en cas de prise exagérée.
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Les recommandations de la Confédération
L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) est également catégorique: les compléments alimentaires ne sont pas des remèdes. Pour les adultes en bonne santé ayant une alimentation équilibrée, ils ne sont pas nécessaires et ne peuvent pas remplacer un régime alimentaire varié. Prendre des compléments devrait donc se faire en fonction d’une situation particulière et toujours en concertation avec des professionnels de la santé.
Un complément ciblé peut être utile dans les cas suivants:- Désir d’enfant et grossesse: acide folique, iode
- Alimentation végane: vitamine B12, éventuellement aussi de l’iode
- Enfants en bas âge jusqu’à 3 ans et personnes de plus de 60 ans: vitamine D
- Certaines maladies: en cas de besoins accrus ou une malabsorption des nutriments
L’OSAV met également en garde contre l’association non critique de plusieurs produits ou de préparations fortement dosées. En particulier en cas de prises multiples, l’excès peut engendrer un risque potentiel pour le foie, les reins ou la circulation.
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Une alimentation saine reste la meilleure solution
Les spécialistes sont unanimes: en mettant des fruits et légumes de saison, des céréales complètes, des produits laitiers, des légumineuses, du poisson et de la viande au menu, on couvre en général sans problème ses besoins en nutriments.
Les compléments isolés ne contiennent généralement qu’un seul élément nutritif. Ils leur manquent également les métabolites secondaires des plantes et des fibres alimentaires protectrices que les aliments frais apportent. Dans la plupart des cas, il est donc préférable d’investir son argent dans un panier rempli d’aliments frais.
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De quels nutriments les sportives et les sportifs ont-ils besoin?
Nous sommes nombreux à penser qu’une activité physique accrue engendre automatiquement un besoin supplémentaire en vitamines et minéraux et prenons donc des compléments alimentaires à titre préventif. Mais selon l’association allemande des consommateurs, cela s’avère superflu la plupart du temps.
Sa conclusion: si l’on s’alimente de manière équilibrée, on couvre ses besoins même en cas d’effort physique important. Sans compter que la majorité des produits sont chers, inutiles et certains comportent même des risques.
Une prise supplémentaire n’est nécessaire que s’il y a réellement une carence et elle doit être diagnostiquée par un médecin. Elle peut apparaître notamment en cas d’alimentation malsaine, de perte de poids ou de régime végane.
Un apport ciblé complémentaire peut alors s’avérer bénéfique, par exemple en cas de carence en fer ou en vitamine B12. À noter aussi que certaines disciplines, telles que la danse classique, des arts martiaux ou les sports de compétition avec catégories de poids, entraînent aussi un risque de déficits.
La meilleure stratégie pour les personnes actives reste donc une assiette variée: beaucoup de légumes, de fruits, de légumineuses, de produits à base de céréales complètes et de sources de protéines de qualité comme les produits laitiers, le poisson ou le tofu. Même les personnes qui transpirent beaucoup pendant l’entraînement compenseront très bien leur perte en sels minéraux par des aliments naturels comme les bananes, les pommes de terre ou les jus de fruits agrémentés d’eau pétillante.
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Alimentation végane / végétarienne: ce type de régime couvre-t-il les besoins en vitamines?
Bien pensée, une alimentation végétarienne ou végane est en principe saine. Alors que les ovo-lacto-végétariens couvrent généralement sans problème leurs besoins en nutriments essentiels, la situation devient plus exigeante en cas d’alimentation exclusivement végane.
«La vitamine B12 se trouve presque exclusivement dans les aliments d’origine animale», avertit l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Les personnes véganes devraient donc absolument prendre cette vitamine sous forme de supplément.
Il en va de même pour le taux de zinc, d’iode ou de vitamines B qui peut aussi devenir critique dans l’alimentation végane et nécessite des connaissances nutritionnelles solides. Les femmes enceintes, celles qui allaitent, les enfants et les personnes âgées en particulier devraient demander conseil à un médecin avant d’opter pour une alimentation exclusivement à base de plantes. Pour ces personnes, le risque de carence est «particulièrement élevé», écrit l’OSAV.
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Parents: de quelles vitamines et nutriments les enfants ont-ils besoin?
Les enfants ont besoin d’énergie pour grandir, jouer et apprendre. Un bon apport en vitamines et en minéraux est essentiel pour eux. Ce que les parents donnent à leurs enfants dans les premières années de leur vie façonne leur goût à long terme.
Pour un développement sain, ils ne doivent pas manquer de protéines, de glucides, de lipides, de vitamines, de minéraux, de fibres alimentaires et d’eau. Par rapport à leur masse corporelle, les enfants ont souvent besoin de plus de nutriments que les adultes, surtout s’ils sont très actifs.
Ce qui compte, c’est une alimentation variée avec des légumes, des fruits, des produits à base de céréales complètes, des légumineuses, des produits laitiers et, de temps en temps, de la viande ou du poisson. Cela permet généralement de bien couvrir leurs besoins quotidiens en vitamines et en minéraux.
La vitamine D, les vitamines B et C ainsi que le calcium, le fer et l’iode sont particulièrement importants pour eux. Ces nutriments sont essentiels à la croissance, à la production du sang, au système immunitaire et au développement des os, des muscles et du cerveau.
Des produits spéciaux pour enfants ne sont généralement pas nécessaires. Beaucoup d’entre eux sont trop sucrés ou chers. Les aliments normaux permettent généralement d’assurer l’apport en nutriments de manière plus simple et plus saine.
La Société Suisse de Nutrition (SSN) déconseille une alimentation végane chez les enfants, car le risque de carences est élevé. En revanche, un régime végétarien peut fonctionner, à condition qu’il contienne suffisamment de produits laitiers et d’œufs.
Des recommandations détaillées, échelonnées en fonction des classes d’âge, figurent dans la notice de la SSN. Les personnes qui ne sont pas sûres de leur choix devraient demander conseil à un spécialiste.
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Grossesse: quels sont les nutriments les plus importants?
Pendant la grossesse, les besoins changent considérablement. Non seulement parce qu’une nouvelle vie est en train de voir le jour, mais aussi parce que le corps de la mère doit fournir davantage d’efforts. Durant cette période, l’alimentation a un grand impact sur le développement et la santé du fœtus, mais aussi sur celui de mère.
Avant même d’être enceintes, les femmes devraient veiller à avoir une alimentation équilibrée. Dans les premiers mois, c’est surtout la qualité des aliments qui compte, puis la quantité. Alors que les besoins énergétiques ne s’accroissent qu’à partir du deuxième trimestre, les besoins en vitamines et minéraux augmentent, eux, immédiatement.- L’acide folique est particulièrement important, car il contribue au développement du système nerveux. Pour prévenir les anomalies du tube neural, les femmes devraient prendre 400 µg d’acide folique par jour, si possible avant la conception, en plus d’une alimentation riche en acide folique avec des légumes verts, des légumineuses et des produits à base de céréales complètes.
- La vitamine D joue un rôle central dans la formation des os. Comme elle n’est pratiquement pas puisée dans les aliments, la SSN recommande de prendre 15 µg de vitamine D par jour sous forme de gouttes pendant toute la grossesse. En Suisse, de nombreuses femmes en manquent. C’est pourquoi un complément est souvent judicieux.
- Le fer est important pour la formation du sang. Les personnes végétariennes doivent être particulièrement vigilantes à leur apport en fer. Si l’on combine des sources végétales de fer avec des aliments contenant de la vitamine C, l’organisme saura mieux l’assimiler.
- L’iode est essentiel pour la thyroïde. Comme il n’est présent que dans peu d’aliments, le sel iodé est particulièrement important.
- Vitamine B12, acides gras oméga-3 et calcium: leur apport suffisant doit être garanti en cas de régime végétarien ou végane. Notamment pendant une grossesse, une telle alimentation est possible, mais nécessite des connaissances spécialisées et, le cas échéant, des compléments alimentaires.
Questions fréquentes sur les vitamines et les minéraux
Les vitamines et les minéraux sont considérés comme essentiels pour notre santé et nos performances. Pourtant, de nombreuses questions circulent au sujet de leur apport. Nous avons les réponses.
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Puis-je consommer trop de vitamines?
Environ 30% des adultes en Suisse prennent régulièrement des compléments alimentaires et en particulier des vitamines et minéraux, selon le Bulletin nutritionnel suisse 2023. Plus de 6% d’entre eux dépassent la dose journalière maximale de vitamine D, notamment avec des compléments.
Un surdosage n’est pas bénin pour la santé.
- Vitamine A: des études cliniques ont montré qu’à partir de 20 mg par jour, le risque de cancer du poumon et de maladies cardiovasculaires augmente, et même de manière significative chez les fumeurs.
- Vitamine D: l’Institut Robert Koch avertit que l’excès de vitamine D peut provoquer des lésions rénales, des troubles du rythme cardiaque ou même entraîner des pertes de connaissance.
- Vitamine E: selon l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques, des apports très élevés en vitamine E peuvent augmenter le risque de cancer de la prostate.
- Oméga 3: une méta-analyse a montré que chez les personnes souffrant de maladie cardiaque ou d’un risque cardiaque imminent, plus de 1 g d’oméga 3 d’origine marine – par exemple de l’huile d’algues ou des capsules d’huile de poisson – peut déjà augmenter le risque de fibrillation atriale.
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Quand dois-je vérifier si j’ai une carence?
Une carence en nutriments se manifeste souvent de manière insidieuse – par de la fatigue, des problèmes de concentration, de la pâleur ou des infections à répétition. De tels symptômes sont diffus et peuvent avoir de nombreuses causes. Pour s’assurer qu’il s’agit bien d’une carence, un bilan sanguin sera nécessaire.
Une prise de sang permet de savoir si, par exemple, le taux de fer, de vitamine D, de vitamine B12 ou d’autres valeurs se situe dans la norme. Un tel contrôle est particulièrement recommandé pour certains groupes à risque:
- Les personnes souffrant de maladies chroniques ou de problèmes gastro-intestinaux
- Les personnes végétariennes ou véganes
- Les femmes enceintes, qui allaitent ou qui perdent beaucoup de sang au cours de leurs règles
- Les personnes âgées
- Les sportifs et les sportives
- Les personnes qui prennent des médicaments qui inhibent l’absorption des nutriments
Les personnes qui ne s’alimentent pas de manière équilibrée ou qui se retrouvent dans des situations où leur organisme est très sollicité devraient envisager analyse de laboratoire ciblée et, si nécessaire, prendre les mesures appropriées avec un médecin.
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Quelles sont les vitamines à ne pas combiner?
Les compléments alimentaires sont pratiques de prime abord. Mais tous les minéraux et vitamines et ne font pas forcément bon ménage. Si vous les combinez mal, vous risquez de ne pas permettre à votre corps d’absorber correctement certains nutriments.
Le fer ne doit pas être pris en même temps que le magnésium, le calcium ou le zinc. Ces substances empêchent l’absorption du fer. La meilleure compagne du fer est la vitamine C qui favorise son assimilation: par exemple, en prenant un verre de jus d’orange avec la préparation à base de fer.
L’acide folique et le zinc ne devraient pas non plus être pris en même temps. La prise simultanée inhibe l’absorption de l’acide folique.
Non seulement certaines vitamines ne font pas bon ménage avec d’autres, mais certains médicaments et nutriments ne sont pas non plus compatibles entre eux: le zinc peut inhiber l’efficacité des antibiotiques et le fer interférer avec l’action des hormones thyroïdiennes.
En cas de doute, mieux vaut consulter un médecin. Des conseils nutritionnels pointeront également les interactions à éviter et indiqueront comment couvrir les besoins de manière optimale.